Loïs venait d'effectuer sa première journée de travail au sein du Tulips et on ne pouvait pas dire qu'elle pétait autant la forme que ce matin. Des clients lourds, un temps de merde au dehors, ce n'était pas vraiment la joie. Mais pour bien comprendre ce qu'elle a enduré, il faut se remémorer.
Dring Dring Dri... PAF.
Loïs avait réussit à extirper son bras de l'enchevêtrement de couvertures de son lit et frappait avec hargne sur le radio réveil qui émettait le son strident de son alarme. Elle qui avait l'habitude de se lever tous les matins à sept heures et demie, elle était servie. Jamais au grand jamais elle n'avait émergé du sommeil à l'aube. C'en était presque inhumain. Comme pouvait-on forcer des gens à se réveiller à une heure pareil ?!
La jeune femme se retourna dans son lit. La soie des draps frottant agréablement contre ses membres supérieurs dénudés. Au moins, elle dormait dans un bon lit, c'était autre chose que les chambres collectives de l'université de New York. Elle avait enfin l'intimité d'une chambre simple et c'était carrément le pied. Bon, il fallait quand même qu'elle se léve super tôt mais ça en valait la peine.
Loïs sortit de son lit et s'étira longuement en baillant, puis se dirigea vers la fenêtre principale à double battants pour tirer les rideaux orangés de la piéce. Aussitôt fait, une vue sublime s'offrit à elle. Sa chambre donnait sur l'allée centrale qui menait à la porte d'entrée de l'hôtel. Autant dire que le jardin de l'avant du bâtiment était magnifique. La lumière du jour commençait peu à peu à emplir le ciel d'Amsterdam et la jeune femme ne pu s'empêcher de regarder le lever de soleil pendant dix bonnes minutes.
Assez traîné, elle devait être dans le hall à six heures pile, il fallait qu'elle se dépêche. Elle alla dans la salle de bains, prit une douche chaude, se prépara et enfila son uniforme. Elle était parée pour descendre dans le hall. Ce qu'elle fit. Elle passa sur le petit-déjeuner, elle prendrait une pause à dix heures pour se ravitailler.
Arrivée au guichet, le hall était désert, hormis les employés des sanitaires et les bagagistes qui s'affairaient à rendre l'hôtel présentable pour les futurs clients de la journée. Loïs n'était pas motivée. C'était l'apât du gain qui la faisait travailler, parce que le boulot, elle s'en serait bien passé...
La journée s'était suivit, enchaînant les clients désireux d'une chambre et ceux venus se plaindre. La grande joie. Les couples défilaient à l'accueil, et la jeune femme en devenait de plus en plus mausade. Toutes ses filles qui se baladaient avec leur copain au bras, elles ne s'avaient pas la chance qu'elles avaient...
Cinq heures trente avait sonné, signe qu'elle avait fini de bosser. Sa journée achevée, on ne pouvait pas dire qu'elle était fière. Mais l'hôtel Tulips offrait un salaire si alléchant qu'elle n'avait pu refuser le poste qu'on lui proposait, et puis... Elle était logée et nourrit, alors à quoi bon résister ?
L'employé qui la remplaçait arriva au guichet, elle le salua d'un signe de tête et partit en direction des ascenceurs. Elle avait envie d'une pause cigarette mais elle ne voulait pas sortir, dehors il faisait un froid polaire et en plus, il pleuvait des cordes, c'était hors de question. Mais une idée lui vint. La nuit dernière, elle avait exploré l'hôtel de fond en comble pour voir un peu comment étaient disposés les lieux, et elle avait trouvé au troisième étage, un petit couloir souvent désert où personne ne passait, la plupart du temps.
Elle s'y rendit donc. Personne n'y était, tant mieux. Elle serait tranquille pour fumer sa cigarette. Elle attendait se moment depuis midi déjà. Elle s'avança donc au bout du couloir, s'adossa au mur tapissé de ver, entreprit de chercher son briquet et mit une cigarette à ses lévres. Le briquet trouvé, elle l'alluma et inspira la fumée les yeux fermés.
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